COMMENT ENTRETENIR SON MOTEUR MARIN INBOARD ESSENCE ?

moteur inboard

Le moteur inboard, c’est le cœur de votre bateau, son entretien est donc davantage
nécessaire.

Il est la partie de votre embarcation la plus sensible. Si celui-ci tombe en panne en
pleine mer, vous pouvez vite vous retrouver dans une situation délicate voire
dangereuse. Un moteur mal entretenu peut fonctionner anormalement :
surconsommation, fuites, mauvaises odeurs, mauvais démarrage… Jusqu’au
jour où il ne fonctionnera plus du tout.

Son entretien est un élément important qui permet de le préserver contre l’usure du temps et de l’environnement dans lequel il se trouve. Avec les heures de navigation, les dépôts de sel, l’eau de mer en permanence, le soleil, votre moteur a besoin d’être bichonné.

VIDANGER L’HUILE MOTEUR

De manière générale, les constructeurs recommandent de vidanger le moteur inboard essence au moins une fois par an.

Cette opération peut être effectuée par un professionnel, mais en réalité cela est très simple. Il vous suffit de suivre les étapes que nous allons, vous présentez. Avant de débuter la vidange, il est conseillé de vous protéger ainsi que protéger votre bateau de l’huile qui pourrait chuter. En effet, cette dernière est très difficile à nettoyer.

Concernant votre bateau, nous vous conseillons de protéger le compartiment moteur ainsi que le plancher à l’aide de papier journal, d’une bâche ou encore à l’aide de papiers absorbants.

Concernant votre protection individuelle, nous vous conseillons le port d’équipements de protection individuelle suivants : un masque ainsi que des gants afin de vous protéger de l’huile et de ses vapeurs.

Pour commencer, faites tourner le moteur pendant quelques minutes afin de faire chauffer l’huile et d’augmenter sa fluidité.

La vidange se fait la plupart du temps par aspiration.

Vous pouvez utiliser soit une pompe d’aspiration manuelle ou un vidangeur électrique. Lorsque l’huile est assez chaude, arrêtez le moteur et Placez une extrémité du tuyau d’aspiration sur la tirette de la jauge ou éventuellement sur le tuyau de vidange si le moteur en est équipé et l’autre dans un bidon qui viendra collecter votre huile.

Actionnez le vidangeur électrique ou pompez manuellement jusqu’à la récupération de l’huile usagée. Reportez-vous au manuel du moteur pour vérifier la quantité d’huile que vous allez récupérer pour vous assurer d’avoir vidangée la totalité.

Une fois toute l’huile extraite, dévissez le filtre à huile à l’aide d’un outil adapté (clé à sangle, clé à chaîne…). Nettoyez bien le porte filtre (sur le bloc-moteur) et assurez-vous que le joint usagé a été enlevé avec le filtre.

Pensez à graisser légèrement le nouveau joint avant de monter le nouveau filtre à huile à la main.

Versez aussitôt la quantité d’huile recommandée et fermez le bouchon de vidange. Démarrez le moteur et vérifiez qu’il n’y a aucune fuite d’huile.

Enfin, arrêtez le moteur et vérifiez à l’aide de la jauge que le niveau d’huile est correct. Ça y est, vous avez réussi votre première vidange moteur inboard essence !

Enfin, ajouter la nouvelle huile dans le carter.

Pour plus de facilité, utilisez un extracteur d’huile.

moteur inboard
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VERIFIER LE SYSTÈME D’ALLUMAGE

bougie d'allumage
tête d'allumeur, tête de delco
fil antiparasite

Contrairement au moteur inboard Diesel, le moteur inboard essence utilise un système d’allumage pour déclencher la combustion et générer la force motrice.

Le système d’allumage du moteur inboard essence est composé généralement de bobines, bougies, câbles électriques, allumeur et d’un boîtier électronique.

Les nouveaux moteurs sont équipés de systèmes électroniques permettant de mieux surveiller la qualité d’allumage et d’optimiser le rendement global du moteur.

L’allumage est géré par un boîtier électronique selon une cartographie préconfigurée. Celle-ci prend en compte toutes les variables agissant sur le fonctionnement du moteur (Température, régime, vitesse, charge…).

Pour un moteur à essence, l’entretien régulier des bougies d’allumage est primordial.

Inspectez vos bougies ! Il est essentiel de vérifier l’absence de dépôt charbonneux et blanc et l’écartement des électrode ainsi que leurs états. Si votre électrode de bougie est noire, votre carburation est alors trop riche et peut provoquer une surconsommation. En revanche, si votre électrode de bougie est blanche, alors il est trop pauvre et votre moteur pourrait casser. Pour cela, il est important de bien régler votre carburateur !
Au besoin, il faut les remplacer ou les régler pour garantir le bon fonctionnement du moteur.
En principe, pour optimiser le fonctionnement du moteur inboard essence, il convient également d’inspecter les câbles et les composants de l’allumeur.

CONTRÔLER LE CIRCUIT D’ALIMENTATION

Il faut toujours vérifier l’état du circuit d’alimentation. Changez le filtre à essence, le préfiltre, et le filtre à air selon les préconisations du constructeur.

RESERVOIR

Le réservoir de carburant doit être contrôlé périodiquement, pour y déceler d’éventuelles présences d’eau ou de dépôts de préférence avant l’hivernage du bateau.

Dans les conditions d’utilisation normales, il doit être déposé et nettoyé au moins une fois tous les 3 ans.

Le fait de remplir entièrement le réservoir de carburant permet d’éviter les risques de condensation. À chaque fois que vous remplissez votre réservoir, pensez à ajouter un traitement antibactérien pour éviter la prolifération des bactéries.

FILTRE À CARBURANT

L’échéance de remplacement du filtre à carburant varie de 100 à 500 heures selon le type du moteur et les conditions d’utilisation.

Profitez de cette opération pour vérifier l’état de la pompe à carburant, des injecteurs et des conduites.

FILTRE À AIR

Le filtre à air doit être vérifié au moins une fois par an. S’il est encrassé, il doit être remplacé immédiatement.

Vérifiez également l’état des durites et assurez-vous que le moteur ne présente aucune anomalie. Faites surtout attention aux vapeurs d’essence pouvant provoquer des incendies. Veillez à ce que la cale moteur soit bien ventilée avant de démarrer, mais aussi en navigation grâce au ventilateur.

VERIFIER LE SYSTÈME DE REFROIDISSEMENT

Nous allons voir ce qu’il faut faire avec le système de refroidissement du moteur inboard essence.

Il existe deux types de circuit de refroidissement :
Refroidissement par eau de mer
 Refroidissement par eau douce (refroidissement en circuit fermé avec échangeur).

Comme sur une voiture, il faut laisser refroidir le moteur avant d’ouvrir le bouchon de remplissage du circuit de refroidissement. Des vapeurs ou du liquide de refroidissement chaud risquent sinon de s’échapper provoquant ainsi de graves brûlures.

Dessalez le circuit de refroidissement, en plaçant des oreilles de rinçage sur votre embase faite circuler de l’eau douce et du produit dessalant dans le circuit.

POMPE A EAU DE MER

La turbine en caoutchouc à l’intérieur de la pompe à eau, appelée Impeller doit être changée régulièrement selon les préconisations du constructeur.

La turbine de la pompe à eau a tendance à se désagréger au fil du temps, ce qui risque d’entraîner la surchauffe et casse du moteur. Dans les conditions normales d’utilisation, elle doit être remplacée tous les 2 ans.

D’ailleurs, beaucoup de plaisanciers n’hésitent pas à la changer de manière préventive tous les ans.

Lors du changement de la turbine, n’oubliez pas de remplacer également le joint de corps de pompe pour éviter les fuites d’eau de mer.

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DURITES

Il convient de vérifier l’état des durites surtout celles du système de refroidissement d’eau de mer.

LIQUIDE DE REFROIDISSEMENT (système en circuit fermé)

Le niveau de liquide de refroidissement doit être vérifié à chaque démarrage du moteur et remplacé une fois par an. (Selon les constructeurs ce délais change)

THERMOSTAT

Souvent négligé par les plaisanciers, le thermostat est un composant important du moteur inboard puisqu’il permet à ce dernier d’atteindre rapidement sa température de fonctionnement idéale.

Généralement, le thermostat doit être remplacé tous les 3 ans. Pour les moteurs équipés d’un filtre à eau de mer, ce dernier doit être nettoyé au moins une fois par an.

Pour ce faire, il vous faut le retirer et le placer dans un bain d’eau chaude additivé dans 10% d’acide pour enlever les impuretés. Par la suite, plongez-le dans une casserole chaude avec un thermomètre afin de savoir à quelle température il se déclenchera.

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LES OPERATIONS A FAIRE PLUS RAREMENT

Concernant les coudes et collecteurs d’échappement il est très important de les hiverner correctement (vidange, rinçage, dessalage). Aussi ils doivent être changer, remplacer tous les 5 ans. (Risque de perforation interne qui entraine systématiquement la casse du moteur).

Autre point important du système de refroidissement : l’échangeur celui-ci requiert également un entretien qui consiste à nettoyer l’intérieur et se débarrasser des dépôts. Je vous conseille également de confier cette tâche à votre mécanicien. Heureusement il s’agit d’une opération qui n’est pas à faire tous les ans.

VERIFIER LE SYSTÈME ELECTRIQUE ET LES ACCESSOIRES DU MOTEUR

Lors du contrôle de la batterie, utilisez toujours des lunettes et des gants de protection. Vérifiez que les fils et les cosses sont en bon état. Assurez-vous aussi que le niveau de charge et la tension nominale de la batterie sont dans les normes.

Il faut également contrôler l’état des courroies et les changer régulièrement afin d’éviter les risques de relâchement et d’usure prématurée. Le rupture d’une courroie peut également entrainer la casse du moteur, donc pensez-y.

ALTERNATEUR

Il n’existe pas de recommandations particulières pour l’entretien de l’alternateur. Toutefois, il convient de vérifier régulièrement la tension de charge pour anticiper un éventuel dysfonctionnement.

La courroie d’alternateur doit aussi être vérifiée au moins une fois par an et remplacé tous les deux ans.

Dans tous les cas, il faut en avoir une de rechange à bord, au cas où vous auriez à la remplacer en mer.

BATTERIE

La durée de vie moyenne d’une batterie varie de 4 à 5 ans selon la marque et les conditions d’utilisation.

Cela dit, une batterie de plomb subit généralement une décharge de 4 à 8 % par mois.

Plus la décharge est rapide, plus la capacité et les performances de la batterie sont réduites.

Il convient donc de vérifier régulièrement la tension et la capacité de charge de la batterie.

Je vous conseille de nettoyer la batterie, ses cosses une fois par an et de graisser les bornes et les cosses à ce moment-là. Cela évitera l’apparition de la corrosion.

VERIFIER LE SYSTÈME DE DISTRIBUTION

Pour les moteurs équipés d’une courroie de distribution, cette dernière doit être
remplacée tous les 3 ans ou toutes les 2000 heures (1 an ou 1000 heures pour
certains constructeurs).

Le remplacement de la courroie doit être réalisé selon les recommandations du
fabricant pour éviter le décalage de la distribution qui pourrait entraîner le
dysfonctionnement voire la casse du moteur.

Je vous conseille de le faire faire par un professionnel, il est très facile de faire une
erreur avec cet entretien.

VERIFIER LE SYSTÈME DE DIRECTION HYDRAULIQUE

Contrôlez votre direction hydraulique, vérifiez le niveau de liquide de direction
assistée en passant un coup d’œil à travers le réservoir transparent. Effectuez
quelques tours de volant pour s‘assurer de ne pas avoir de fuite ni de jeu.

HIVERNAGE

Hiverner son moteur, c’est un peu le remettre à neuf chaque année. Rinçage à l’eau douce, vidange d’huile et d’essence, changement des filtres huile et carburant, de la turbine de la pompe à eau, des anodes accessibles, lubrification du bloc moteur et graissage des vis. L’hivernage est essentiel pour que votre moteur continue à vous servir fidèlement pendant de nombreuses saisons.

Consultez le guide d’entretien fournit par votre fabricant afin de vérifier si certaines indications spécifiques y sont mentionnées.

Il vous faudra raccorder l’arrivée d’essence à un jerrican contenant une essence enrichie de produits : un stabilisateur de carburant, un système de nettoyage d’essence et un traitement de bactéries.

Par la suite, il vous faut traiter le réservoir d’essence. Pour cela, il vous faut un stabilisateur de carburant à placer dans le réservoir pour ne pas modifier les propriétés de l’essence pendant l’hivernage.

La stabilisation de votre carburant est une première étape importante afin de le protéger contre l’oxydation mais aussi pour faciliter le démarrage de votre moteur après cette période d’inactivité. En plus de cela, l’ajout d’additif et un traitement de carburant permettra de réduire toutes les émissions mais aussi d’éliminer l’accumulation de carbone.

Par la suite, il vous faut nettoyer le filtre à air. Pour cela, il est important de le frotter avec un chiffon doux et humide.

Inspectez votre courroie accessoire afin de vous assurer qu’il n’y ait pas de signes d’usures.

Faites tourner votre moteur à l’eau douce et au ralenti :

– Soit en débranchant le tuyau d’arrivée d’eau de mer à la vanne ou à la sortie du filtre. Mettez votre tuyau d’arrivée d’eau de mer dans un grand seau et alimentez ce récipient par un second tuyau d’arrosage.

– Soit à l’aide d’un kit de rinçage au niveau de l’embase. Faire tourner le moteur pendant au moins 20/30 minutes pour enlever tous résidus dans les conduits. Profitez-en pour contrôler l’étanchéité des circuits d’alimentation, de refroidissement et ceux de lubrification.

Ensuite injectez un antigel dans le moteur.

L’antigel est à utiliser uniquement sur les moteurs in-bord. Il suffit de plonger le tuyau d’arrivée d’eau de mer dans le bidon d’antigel afin que l’antigel pénètre dans l’ensemble des circuits (stoppez votre moteur avant la fin du bidon). Il sera nécessaire de rincer à nouveau le moteur à l’eau douce afin de l’évacuer par le pot d’échappement à l’arrivée du printemps. Pensez également à utiliser un liquide de refroidissement capable de protéger les circuits de refroidissements contre le gel.

Purgez le circuit d’eau du moteur en vidangeant le bloc, les coudes, les collecteurs et les échangeurs.

Pour se faire, retirez le pommeau de douche pour que l’eau s’écoule en direct du tuyau et actionnez votre pompe depuis le tableau de bord. Ensuite, dans la cale, déconnectez les durites de la pompe à eau ou bien remplissez d’un produit désinfectant.

Vidangez l’huile du moteur, mettez une huile nouvelle adaptée et changez le filtre à huile.

Changez la turbine, les bougies ainsi que les vis platinées dans le cas d’un allumeur mécanique.

Contrôlez et changez si nécessaire le liquide de transmission ainsi que la tension des courroies et leur usure.

Rincez le moteur, essuyez-le avec un chiffon puis protégez le moteur avec du WD 40 sur les parties mobiles (sortie de câbles).

Votre moteur est fin prêt

CONSERVEZ TOUJOURS UN HISTORIQUE D’ENTRETIEN

Sans aucun doute, un moteur inboard essence bien entretenu peut booster
significativement la valeur de revente de votre bateau.

Pour cela il convient donc de noter toutes les opérations d’entretien et de
réparation effectuées sur le moteur dans le livret d’entretien fourni avec le bateau.
Conservez les factures lorsque vous faîtes appel à un professionnel.

Comme vous le savez, un livret d’entretien bien rempli et complété par des factures ou des reçus justifiant les opérations d’entretien et de réparation est un signe qui marque le professionnalisme et le sérieux du propriétaire. Lorsque vous décidez de revendre votre bateau, le livret d’entretien vous permettra de bien négocier le prix de vente en votre faveur.

APRES CHAQUE NAVIGATION

Au moment de rentrer au port, laissez le moteur tourner au ralenti pendant quelques minutes. Cela permet d’éviter une surchauffe qui ne pourra être dissipée par un système de refroidissement à l’arrêt.

APRES CHAQUE SORTIE POUR LES MOTEURS INBOARD ET DANS LE CAS D’UN STOCKAGE A SEC

Le principe est dans sa globalité le même que pour le moteur hors-bord : faites
tourner votre moteur à l’eau douce, graissez les pièces mobiles, assurez-vous de
l’état des composants moteur :

– La courroie,
– L’étanchéité des circuits,
– Les éventuelles fuites,
– Le niveau des liquides.

CONCLUSION

Il est toujours utile d’avoir un outillage approprié ainsi que le maximum de pièces de rechange à bord de votre bateau : filtres, durites, courroies, turbines, etc.

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